La déforestation menace les fabricants d’aliments du bétail
Faute d’informations suffisantes de la Commission européenne, les fabricants français d’aliments du bétail n’ont aucune visibilité sur les quantités de soja qu’ils pourront proposer en 2025 aux élevages.
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« La lutte contre la déforestation est confrontée à attentisme incompréhensible de la Commission européenne. » C’est en ces termes que le syndicat national de l’industrie de la nutrition animale (Snia) tire la sonnette d’alarme. Dans un communiqué de presse du vendredi 7 juin 2024, la filière somme Bruxelles de clarifier « dans les plus brefs délais » les conditions d’application du règlement européen contre la déforestation et la dégradation des forêts, dit « RDUE ». Sans quoi, l’activité du secteur et l’équilibre économique des élevages en France seront en « danger ».
Les importations en soja sont entravées
Plus particulièrement, la filière pointe l’absence d’informations nécessaires aux fabricants d’aliments du bétail concernant le soja. Ils ne peuvent pas, à ce jour, prévoir l’offre qu’ils proposeront aux éleveurs en 2025.
Sans modalités d’application du RDUE, notamment sur les moyens de certifier le soja importé non-déforestant, « la majorité des importateurs, fournisseurs, ont suspendu leurs cotations et leurs clients, les fabricants d’aliments pour animaux d’élevage, ne disposent que d’informations très partielles et insuffisantes sur les quantités à disposition ».
Une filière pourtant responsable et volontaire
Au total, alerte le syndicat, « entravées par le manque de pragmatisme des autorités européennes », les entreprises françaises ne peuvent pas s’approvisionner en produits de soja. Et ce, malgré l’engagement responsable et volontaire des professionnels qui s’étaient organisés pour qu’au 1er janvier 2025, 100 % des aliments composés contiennent uniquement du soja non issu de zones déforestées après 2020.
Le Snia dit regretter « le manque d’anticipation des autorités européennes et les exhorte à mettre en œuvre rapidement les conditions nécessaires à une mise en application juridiquement sécurisée du RDUE ». Et de lister ses priorités. « Il est en particulier indispensable que les autorités simplifient le dispositif et apportent toutes les clarifications attendues :
- Sur les éléments de preuves devant accompagner chaque lot de matière première ;
- Sur les modalités pratiques de contrôles des déclarations de diligence raisonnée : collecte de toutes les données nécessaires à la traçabilité amont et aval du produit, évaluation documentée du risque de déforestation et élaboration d’un plan de réduction des risques de déforestation. »
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